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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 22:04

« L’AFFAIRE PINAR SELEK, UN CAS
EMBLEMATIQUE DE LA CRIMINALISATION DE LA
SOCIETE CIVILE ET DES PROBLEMES
DE LA JUSTICE EN TURQUIE »


Mercredi 18 avril 2012 de 19h30 à 23h00 à la Maison
des Syndicats à Strasbourg

 

illustrationLe harcèlement judiciaire de la sociologue Pınar Selek se poursuit depuis 1998 sous prétextes d'accusations fallacieuses de terrorisme. Aujourd'hui, des dizaines d'autres personnalités turques, militants associatifs, journalistes, avocats, syndicalistes, universitaires, etc. sont détenues et poursuivies dans le cadre de la loi anti-terroriste en raison de l'exercice légitime de leurs libertés d'opinion et d'expression. Les procureurs ne veulent pas laisser tranquilles Pınar Selek et les autres, alors nous ne cesserons pas d'exprimer notre solidarité avec eux !

 

Avec la présence de Pınar Selek, les intervenant (e)s de cette conférence sont :
o Karin Karakaşlı (Ecrivaine, journaliste, maître de conférences)
o Akın Atalay (Avocat de Pinar Selek mais aussi du journaliste Ahmet Şık)
o Alp Selek (Avocat et père de Pinar Selek)
o Oral Calışlar (journaliste et chroniqueur du journal Radikal)
o Zeynep Direk (Professeur Dr. Philosophe, écrivaine, membre de l’association féministe Amargi)
o Barbara Lauchbihler (Députée européenne et Présidente des droits de l’homme du Parlement européen)
o Hélène Flautre (Députée européenne, Présidente de la Délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie et de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen)
o Martin Pradel (Avocat au barreau de Paris, et chargé de mission pour l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme,
programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT)
o Samim Akgönül (Historien et politologue, Maître de Conférences à l'Université de Strasbourg, qui animera la table-ronde)

Pour plus d’information et contact :
ASTU 13a, rue du Hohwald 67000 Strasbourg
Tél. 03 88 32 98 32 / E-mail : astu@astu.fr

 

illustration 3Le Rassemblement des Associations Citoyennes des Originaires de Turquie (RACORT) et ses associations membres, Actions citoyennes interculturelles à Strasbourg (ASTU), l’Assemblée des Citoyens des Originaires de Turquie à Paris (ACORT) et l’Association des Travailleurs de Turquie de la Moselle à Metz (ATTM) avec le soutien de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la Torture (OMCT) et les associations de défense des droits de l’Homme en Turquie (IHD) et (TIHV), organisent une conférence sur l’interminable procès Pinar Selek, emblématique de la situation de la société civile turque ces dernières années.

 
A travers l’intervention de diverses personnes qui suivent l’affaire depuis 14 ans, avocats, journalistes, écrivains, chercheurs, militants associatifs, représentants ou élus d’institutions ainsi que des citoyens solidaires avec Pınar Selek, cette conférence nous permettra non seulement de décrypter les enjeux de cette affaire, mais également de renforcer et d’élargir cet élan de solidarité avec Pınar Selek. Nous tenterons enfin de comprendre ce qui se passe en Turquie depuis septembre 2011 à travers les arrestations massives de journalistes, d'avocats, d’étudiants, de chercheurs, d’éditeurs, d’universitaires…

 
Illustration 2En effet, en partant du cas Selek, nous constatons le recours à des pratiques arbitraires et liberticides utilisées à l'occasion du coup d’Etat militaire de 1980.
En témoignent, les nombreuses atteintes aux droits à un procès équitable. Ainsi, les accusations qui ont déclenché les poursuites sont basées sur des faits imaginaires.
Ainsi, c'est un témoignage extorqué à un détenu sous la torture qui constitue la preuve principale opposée à Pınar Selek. Malgré la rétractation de ce témoin qui a affirmé ne pas connaître Pınar Selek et ne l’avoir jamais rencontrée et des rapports d'expertise l'innocentant, les poursuites contre Pınar ont été maintenues.
Bien que les tribunaux aient acquitté Pınar Selek à trois reprises, le ministère public utilise tous les outils judiciaires pour casser les décisions d’acquittement et obtenir sa condamnation.
Cette affaire est également emblématique par rapport à l'état de la liberté et de l’indépendance des chercheurs et des universitaires dans la Turquie d'aujourd'hui. Il est évident que les causes de l'acharnement contre Pınar Selek sont ses travaux sociologiques sur les populations exclues ainsi que sur le PKK. Il est clair qu'elle a été arrêtée en 1998 et torturée pour la forcer à donner les noms de personnes qu’elle avait interviewées lors de ses recherches sur le PKK. Pınar Selek ne paye-t-elle pas depuis 14 ans le prix de ses travaux de sociologue sur des sujets « sensibles » voire « tabous » en Turquie ? Le cas de Pınar est loin d’être isolé. Il est le reflet de l'instrumentalisation de la justice pour faire taire les voies dissonantes avec le discours officiel. Ainsi, les nombreux procès menés contre des personnalités de la société civile pour appartenance à une organisation illégale visent à délégitimer une partie de la société civile, au mépris des libertés d’expression, d'opinion et l'indépendance de la recherche !

 
Nous pensons que le parquet veut faire un exemple. Pınar Selek est une intellectuelle et une militante, une féministe non conformiste. Elle a toujours choisi de lutter et de travailler avec les déshérités, les opprimés, les opposants. Elle est la représentante d'une recherche libre et indépendante qui ne se plie pas aux injonctions du pouvoir. En la pourchassant sans cesse, en la contraignant à choisir l'exil ou l'emprisonnement, on cherche non seulement à la décourager mais à décourager toute velléité d'émancipation de la société civile turque et des prises de positions qui remettraient en cause le semblant de consensus cimenté par un nationalisme exacerbé.
Chaque société a ses techniques de contrôle social. Dans le « modèle turc » qui est proposé aux pays arabes, les opposants sont stigmatisés comme « traîtres » et « terroristes », ce qui a pour effet de les jeter hors de la communauté et de créer une atmosphère de vindicte propice à la calomnie, à l'agression physique, voire à l'assassinat, comme en a été victime Hrant Dink en 2007.

 
La solidarité manifestée par des groupes très divers non seulement en Turquie mais aussi à travers l'Europe autour de l’affaire Pinar Selek est exemplaire et nous conforte dans nos idéaux
En tant que citoyens soucieux du respect des droits de l’Homme, nous souhaitons réaffirmer haut et fort notre solidarité avec Pınar Selek et avec toutes les personnes persécutées en raison de leur engagement pour une société juste et libre, en Turquie et ailleurs.
 

 

Pour plus d’information et contact :
ASTU 13a, rue du Hohwald 67000 Strasbourg
Tél. 03 88 32 98 32 / E-mail : astu@astu.fr

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commentaires

C
Thanks for sharing this great post.This is so nice.
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