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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 04:08

UN PRIVILEGE A STRASBOURG ! 

7EME FESTIVAL

STRASBOURG MEDITERRANEE

« EXIL »

Du 26 novembre au 10 décembre

 

StrassMed-affiche2011.png

 

 

Strasbourg Méditerranée est un de mes festivals préféré : Durant les 15 jours que dure ce festival bisannuel, j’ai vraiment l’impression de vivre dans une de ces civilisations rêvées où convergent et se métissent avec splendeur les cultures, les arts et les savoirs… Strasbourg Méditerranée investit de nombreux lieux dans la ville et au-delà, et propose un temps et un espace fabuleusement riches en découvertes et en enseignements. Cultures méditerranéennes, mais aussi métissage des cultures méditerranéennes et des cultures européennes, du fait des exils et des migrations. Durant 15 jours convergeront à Strasbourg des artistes exceptionnel-le-s, musicien-ne-s, chanteurs/euses, comédien-ne-s, metteurs en scène, chorégraphes, danseurs/euses, réalisateurs/trices, écrivains, mais aussi intellectuel-le-s, universitaires, militant-e-s… Tou-te-s ont en commun d’allier un grand talent, une grande intelligence avec un véritable engagement politique pour lutter contre les discriminations. On peut évidemment ne pas être d’accord avec tout le monde, ne pas tout aimer, mais chacune de ces personnalités apporte quelque chose de précieux pour une vision au-delà des peurs, des replis, des partis pris rigides et des préjugés.

 

Le festival est le fruit de la mobilisation d’un impressionnant réseau associatif et culturel à Strasbourg, qui réussit l’exploit d’offrir une programmation de qualité exceptionnelle et avec un engagement politique peu commun, malgré un contexte politique très hostile. Promouvant les valeurs d’hospitalité, d’interculturalité et de métissage culturel dans un contexte français de replis identitaire et de montée du racisme dans toute l’Europe, le festival s’inscrit dans un moment historique, celui des révolutions arabes, et aborde cette année la thématique de l’exil :

 

« Aujourd'hui dans un monde globalisé où de plus en plus de femmes et d'hommes circulent, se déplacent, qu'en est-il de ces exilés qui sont souvent mis à l'épreuve dans leurs identités sociales, culturelles, politiques, ethniques, de genre, dans leurs références, leurs imaginaires, leurs univers matériel et symbolique ?

Le festival invite à aborder toutes les formes de l'exil, et les variantes qui lui sont souvent associées (émigration - immigration, voyages, errances, ostracismes, expulsions, exodes, diasporas, évacuations, expatriations, ...) : l'exil intérieur, l'exil dans son propre pays, dans son propre milieu, l'exil forcé, géographique, politique, économique, climatique, religieux, ou bien encore l'exil dit "volontaire" de ceux et celles qui vont chercher ailleurs de quoi nourrir de nouveaux espoirs, une hospitalité refondatrice, une humanité future.

Si l'exil est cet "ex" qui signifie en latin "hors" et renvoie à un hors lieu, qui peut être celui de la souffrance et de la séparation, c'est aussi une terre de résistance et de création, de fécondation et de renouvellement, aux multiples apports. Un horizon d'espérance et d'émancipation, une ouverture sur l'autre et sur le monde. L'expérience de l'exil a en effet inspiré, stimulé de nombreuses créations artistiques, littéraires, philosophiques, exprimant les affres de la rupture et de l'éloignement, la solitude, la nostalgie, le manque, la perte, voire la culpabilité d'un abandon mais aussi le sentiment d'une re-naissance, l'espoir d'un re-commencement et d'un monde meilleur. » (Salah Oudahar, directeur artistique, édito du festival)

 

Le festival propose en l’espace de 15 jours plus de 90 manifestations ! Il m’est évidemment impossible de toutes les reporter dans l’agenda du blog. J’ai donc fait une sélection plutôt féministe des évènements que j’ai mis en avant dans l’agenda, parce que pour les féministes de Strasbourg, ce festival est aussi un moment privilégié réunissant des femmes exceptionnelles : Pinar Selek (le 9 décembre), écrivain, sociologue et militante féministe, LGBT et pour les droits humains, créative et inventive dans son engagement pour les droits des minorités (enfants des rues, Kurdes, trans’), persécutée dans son pays la Turquie et contrainte à l’exil; Sevval Sam (le 26 novembre), chanteuse, comédienne, compositrice de musique de film turque, qui chante dans les langues de diverses minorités en Turquie ; Nouara Naghouche, (le 29 novembre)comédienne et humoriste « alsacienne-Algérienne », qui incarne de multiples personnages de notre société bigarrée et ose aborder dans un spectacle humoristique les violences sexistes et racistes ; Cahina Bari (le 30 novembre), conteuse Colmarienne, qui raconte ces femmes anonymes dont l’histoire n’a rien d’ordinaire dans des contextes de guerres, de déracinement et de double-identité ; Milouda Chaqiq (le 1er décembre), slameuse marocaine exilée en France, héroine qui a affronté sa condition de femme et de sans-papier pour conquérir sa liberté ; Latifa Laâbissi chorégraphe et Sophiatou Kossoko (le 1er décembre), danseuse, qui défient les illusions, les clichés et les représentations racistes et réinventent une chorégraphie politique qui ne craint pas le grotesque ; Kaoutar Archi (le 3 décembre), romancière Franco-Marocaine au talent précoce, auteur de fictions politiques qui aime a se projeter dans des personnages masculins ; Nacira Guenif-Souliamas (le 3 décembre), sociologue féministe qui décrypte les préjugés sur les femmes musulmanes et les aprioris sur l’émancipation des femmes ; Sonia Tebbakh (le 3 décembre) qui décrypte les représentations et les préjugés sur les français d’origine maghrébine ; les femmes de la compagnie « Les Clandestines » (le 3 décembre) qui chantent et mettent en scène l’exil des Italien-ne-s au 19ème et 20ème siècle ; Leïla Kilani (le 5 décembre),  réalisatrice marocaine engagée, qui porte un regard politique au travers de fictions et de documentaires sur le thème de la quête de la liberté et propose un regard inédit sur les migrant-e-s ; Francesca Maria Corrao (le 6 décembre), traductrice de poètes arabes anciens, qui explore la civilisation arabo-sicilienne ; Ajda Ahu Giray (le 6 décembre), chanteuse Turque qui combine dans son répertoire les cultures turques, françaises et italiennes ; Souad Massi (le 9 décembre), chanteuse algérienne qui mêle les cultures arabo-andalouse, rock et folk dans son répertoire… et bien d’autres encore…

 

Mais ce serait vraiment dommage de se limiter à une exploration féministe de ce festival. S’il peut être difficile financièrement de s’offrir plusieurs spectacle payants, le festival propose aussi de nombreux évènements gratuits de grande qualité : projections de film, rencontres, conférences, salon de thés et jeux de société…

 

Alors surtout n’hésitez pas à consulter le programme de Strasbourg Méditerranée !

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