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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 00:49

 

 

LA SOIREE « NOS CORPS SONT DES SCANDALES »


Une soirée formidable !!! Le politique était festif et créatif, dans une ambiance extrèmement chaleureuse , et l'art était politique, interrogeant avec beaucoup d'originalité les normes corporelles qui nous entravent. Et nous avons fait bombance et nous avons dansé ! Une centaine de personnes se sont succédées dans la soirée, issus des milieux les plus divers, tant militants, qu'artistiques ou autres.

Une merveilleuse rencontre avec Julien, Anne, Marguerite Fabrice, que ma modeste participation en tant que cuisinière/barmaid m'a permis d'approcher un peu plus, et surtout avec Grib et Laetitia, que j'ai eu le privilège d'héberger, avec qui j'ai fait plus ample connaisance et pour qui j'ai eu un véritable coup de foudre amical !! Et évidement l'occasion de découvrir une nouvelle facette de nos amiEs de STS, Cornélia, Marion, Cassandre, Chloé, Francine etc...


Cette mémorable soirée, organisée par STS, a eu lieu chez « Endorphine », espace dédié au percing et au tatouage. Si cette soirée artistique et festive s'est inscrite dans la foulée du TDOR, « nos vies sont politiques », elle ouvrait sur d'autres questionnements et d'autres milieux. Les perfomances artistiques qui s'y sont succédées visibilisaient les normes qui pesent sur nos corps -et ce que nous faisons de nos corps- et qui oppriment différents groupes sociaux tels que les trans', les femmes, les homosexuelLEs, les intersexes, mais aussi les adeptes du BDSM; ces dernierEs constituant une minorité particulièrement mal connue, sur laquelle pèsent nombre de préjugés, telle que l'accusation de faire l'apologie de la violence et des rapports de pouvoirs.


Je vais essayer de vous donner une idée des performance, sachant que ce sera forcément réducteur:


-Une performance très poétique de Julien Cadoret qui écrit des couleurs sur des corps Trans', avec la participation de Cassandre et Chloé, et interpelle le public pour qu'il improvise sur ces couleurs.


-Une performance qui m'a beaucoup plu, à la fois drôle et trash de Anne Zimmermann qui racontait toutes les horribles choses que les femmes sont sensées infliger à leur corps, en se gavant de yaourths et en se barbouillant le visage de substances dégoulinantes et colorées, sur des improvisation sonores de Grib (de King's queer).


-Une étonnante performance à la fois féministe et BDSM, où Margaret Bobey, ligotée, rampante, suspendue, raconte aliénations et désirs sous la surveillance de Cornélia Schneider, incarnant la dominatrice BDSM.


-Une performance body-art très spectaculaire de Fabrice (Endorphine): la peau du dos transpercée de crochets, le ventre décoré de multiples aiguilles, Fabrice s'est fait suspendre par le dos, avec la participation de personnes du public. Tout l'intérêt de cette performance était justement de montrer qu'il n'y avait ni souffrance, ni violence : Le visage de Fabrice exprimait vraiment du plaisir et son partenaire perçait et suspendait avec beaucoup de douceur et d'attention.


Puis la soirée a continué en musique :


-Un petit concerto de Cassandre, trans' MtF avec une très belle voix baroque, que nous avions déjà pu découvrir lors des festivals « JoyZone » l'an dernier.


-Une prestation du groupe « Kingsqueer », avec Grib et Laëtitia : « concerto electro-dépravé d'un transboy et d'une gouine » pour reprendre leur formule. Un répertoire « queer », qui parle de sexisme, d'homophobie, de transphobie, et aussi d'autres « tares sociales », souvent drôle et sans concession. De beaux textes, toujours politiques avec beaucoup d'humour, écrits par Grib, qui est aussi aux manettes du son. Laëtitia chante, avec une belle voix sur différents registres, mais aussi joue le texte en véritable comédienne.


Et pour finir la soirée, Boum, avec la « disco débile » de King's queer : beaucoup de musique des années 80, mais justement tout sauf du disco et de la variété, comme par exemple les « Clash », et les « débiles » dans mon genre ont pris plaisir à danser !


Voilà, tout ça pour dire que celles et ceux qui n'ont pas pu ou pas eu envie de venir ont vraiment raté quelque chose. Art et politique ne riment pas forcément avec « prise de tête » !!

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