KISS-IN CONTRE L'HOMOPHOBIE
A l'appel du collectif Kiss-In
SAMEDI 12 DECEMBRE A 16H TAPANTE
Au top, on s'embrasse pendant 5 mn, à Amiens, Angers, Annecy, Bordeaux, Calais, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Montepellier, Nantes, Nice, Orléans, Paris, Rennes, Strasbourg,Toulouse, Bruxelles, Liège, Mouscron, Genève, Lausanne, Montréal, Sydney ou ailleurs ! Attention, soyez à l'heure ! On peut s'embrasser langoureusement, se rouler des pelles torides, se prendre dans les bras, se tenir la main, faire des groupes de câlins etc...
Ce mode d'action très populaire pour lutter contre l'homophobie, a commencé tout timidement à Paris en juin 2009, à l'initiative du collectif Kiss-In, s'est renouvellé régulièrement depuis, et se répand comme une joyeuse épidémie via facebook et la toile LGBTI ! En l'espace de 6 mois il a gagné près de 25 villes en France et ailleurs. Le phénomène reste encore très francophone, et se concentre dans les grandes villes, mais au vu de son succès tout peut arriver.
Pour une diffusion en pays anglophones, il existe un appel en anglais inspiré de l'appel de Sidney : Kiss-In to fight homiphobia
Un argumentaire tout simple :
"Pourquoi le seul moment où on peut voir des homos s’embrasser dans la rue ailleurs que dans le Marais, c’est la Gay Pride ? Pourquoi il n’y a que les hétéros à pouvoir se bisouter en public sans gêner personne ? Pour ceux et celles qui pensent que ce n’est pas normal, rendez-vous tous ensemble pour un attentat aux bisous kamikazes !" (Collectif Kiss-In)
Inquiétude récurrente chez certain-e-s participant-e-s : "oui, mais je n'ai pas de partenaire..." La pratique régulière du Kiss-in a au moins le mérite d'améliorer la méthode et de la rendre moins discriminante. Car il ne s'agit pas seulement de valoriser les couples, ou les plus séduisant-e-s, mais bien de banaliser les gestes d'affection ou d'amour entre personnes de même sexe/genre et d'encourager les lesbiennes, les gays et les bisexuel-le-s à vivre leur orientation sexuelle dans l'espace public. On peut donc tout autant se tenir la main, se faire des câlins, avoir des gestes de tendresse, que s'adonner aux baisers torrides... D'autant que 5 mn, on ne s'en rend pas compte, mais c'est long, alors autant varier les pratiques ! Et l'on peut faire tout cela avec sa/son compagne/compagnon, avec un-e ou plusieurs ami-e-s, ou avec des inconnu-e-s qui participent au Kiss-In. A l'organisatrice/teur local-e et aux participant-e-s de trouver le moyen de mettre tout le monde à l'aise, de se soucier des plus timides et d'éviter les exclusions !
Si le Kiss-in concerne les homosexuel-le-s et les bisexuel-le-s, il n'exclut pas les hétérosexuel-le-s solidaires. Du moment qu'on favorise la visibilité hors de la norme hétérosexiste.
Et il faut le dire, ce mode d'action provoque un moment très poétique et plein d'amour qui interpelle les passant-e-s qui se montrent plutôt bienveillant-e-s. Il a par ailleurs le mérite de mobiliser des personnes qui ne sont pas spécialement militantes !
Un petit bémol tout de même :
Nous étions plusieurs à Strasbourg à suggérer un kiss-in LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi-e-s, Trans', Intersexes) contre les discriminations, plutôt qu'un Kiss-In spécifiquement contre l'homophobie. Cela pour plusieurs raisons :
Les discriminations à l'encontre des personnes transgenres, intersexué.e.s et bisexuel-le-s sont nettement invisibilisées et méconnues, y compris dans ce qu'on appelle un peu abusivement encore le mouvement LGBTI...
Nous n'aurions pas fait cette proposition si le Kiss-In n'avait lieu qu'une ou deux fois par ans, dans ce cas une action publique spécifique aux discriminations homophobes est tout à fait concevable. Mais comme il est question de le renouveller très régulièrement (ce qui est très heureux), à l'échelle d'une ville de province, nous risquons un déséquilibre, à savoir de nombreuses actions en faveur des gays et lesbiennes, alors que les actions portant sur les questions trans' n'ont lieu qu'une à deux fois par ans et que les actions portant sur les questions bisexuelles et intersexes sont encore quasiment inexistantes.
Par ailleurs il y avait bien des particpant-e-s transgenres et bisexuel-le-s dès le premier kiss-in à Strasbourg. Et il faut savoir que dans une ville comme Strasbourg, le milieu militant est très petit, les personnes qui organisent les actions publiques et les évènements sont un peu toujours les mêmes, ce qui nous amène plus facilement à une convergence des luttes.
Proposition a été faite sur le forum de la page facebook du Kiss-In national et mal nous en a pris, la proposition a été vertement rejetée par des membres du collectif Kiss-In et nous avons eu droit à certains arguments du style "LGBTI, ce n'est pas populaire", "ça brouille le message", "la biphobie, c'est la même chose que l'homophobie" , "l'homophobie est un terme générique qui recouvre toutes les discriminations" ou "les trans' et les bi-e-s ne participent pas à nos actions..." pour finir sur une fin de non recevoir alléguant de la décision souveraine du collectif Kiss-In ...
Bon, du côté de Strasbourg, nous n'avons pas eu envie de recommencer la polémique qui engendre toujours et encore les même arguments transphobes et biphobes et qui sont dus la plupart du temps à la méconnaissance des discriminations vécu-e-s par les trans', les bi-e-s et les intersexué.e.s... En outre les personnes qui ont répondu vivent manifestement à Paris ou dans des grandes villes où foisonnent les organisations et les inititiatives LGBTI et où les choses ne se présentent pas de la même manière que dans une ville moyenne comme Strasbourg.
Ne crions pas "Haro" sur le collectif Kiss-In qui a le mérite d'avoir lancé cette belle initiative, et gageons qu'il reconsidère sa position à l'épreuve de la réalité des discriminations à l'encontre des personnes intersexué.e.s, transgenres et bisexuel-le-s et de leur invisibilisation !
Nous n'en sommes qu'au deuxième Kiss-In à Strasbourg et rien ne nous empêche à l'avenir de faire une proposition constructive : à savoir créer un collectif local qui peut assumer l'idée d'un Kiss-In LGBTI contre les discriminations, sans obliger le collectif national Kiss-In à répondre de cette ouverture s'il ne la souhaite pas. Cela n'empêcherait pas de rappeler nous nous inscrivons dans cette initiative créée par le collectif Kiss-In et qui était initialement un Kiss-In exclusivement contre l'homophobie. Avis aux interessé-e-s ! Nous ne ferions que nous inscrire dans une dynamique locale qui se construit avec la création d'un centre LGBTI, avec une avancée de la visibilité trans' grâce au travail mené depuis des années parSupport Transgenres Strasbourg, des initiatives ponctuelles sur la visibilité intersexué.e que des membres de l'Organisation Internationale des Intersexu.é.e.s nous ont proposées les années passées, avec un projet de création d'un pôle sur les questions bisexuel-le-s et un dynamisme croissant du réseau lesbien et féministe.
Et il est aussi fort probable que la question se pose dans d'autres villes, en particulier dans les villes moyennes où la visibilité "BTI" (du LGBTI) est compromise par le manque d'associations spécifiques.
Ce bémol n'empêche pas que l'initiative du Kiss-In est heureuse; d'autres personnes organisent le Kiss-In de décembre à Strasbourg, et cela n'empêche personne d'aller s'embrasser place Kleber le 12 décembre à 16h. Et s'il se créé une dynamique locale, tout est possible ... A nous Strasbourgeois-e-s de nous concerter !
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